Dès les premiers rayons du Soleil je suis réveillé par le coq du village. C’est fois-ci c’est la bonne…pas comme la fausse alerte à 3h du matin! La vue depuis la fenêtre de ma chambre est magique. C’est pas tous les jours qu’on peut dormir dans une cabane perché en haut d’un arbre donc j’en profite. Le volcan Yasur se dresse à l’horizon, imposant, toujours crachant des nuages de cendres dans le ciel. C’est là haut, au bord du cratère, que je serai ce soir. Mais en attendant direction la “Ash Plain”, la plaine des cendres, au pied du Mont Yasur.
Traverser la jungle pour atteindre la Ash Plain
On peut accéder à la Ash Plain de plusieurs manières. Si vous avez réservé un tour à la journée, vous vous arrêterez généralement dans la plaine avant d’arriver au volcan. Pour ma part, j’ai fait le trajet à pied depuis le IMAIO village où je viens de passer la nuit. Il s’agit d’un village traditionnel où certains habitants proposent des Airbnb. C’est pommé en pleine jungle et donc bien dépaysant.
Il ne m’aura pas fallu plus de 30min à travers la jungle pour arriver au pied du mont Yasur. Avant de partir à l’aventure demandez à votre hôte de vous dessiner une carte des chemins pour éviter que vous vous perdiez. Au final, il n’y a que très peu d’intersections mais quand on est entouré d’une végétation luxuriante, on peut vite et facilement oublier d’où on vient. Le chemin serpente entre plusieurs plantations sauvages de palmiers, bananiers et autres arbres ou fougères géantes. J’ai bien essayé d’attraper des bananes mais elles étaient pour la plupart bien trop hautes, et puis comme j’apprendrai plus tard, non comestible si pas cuite au préalable. Bon bah j’aurai sauté une bonne centaine de fois pour rien en fait! Lorsqu’une voiture passe, il faudra alors bien se ranger sur le bas côté compte tenu de l’étroitesse du chemin. Tout juste à temps pour en saluer ses occupants avec un petit geste de la main, comme le veut la coutume locale.
La “Ash Plain”, la plaine des cendres
Il n’y a aucun doute, c’est juste immanquable. En quelques mètres à peine on passe d’une végétation dense à un désert de roches et de cendres. Le contraste est vraiment saisissant. Au milieu de ce paysage lunaire se dresse le Mont Yasur, où comme il est souvent surnommé, “le phare du Pacifique”. En effet, et depuis que le capitaine James Cook reporta officiellement la première éruption en 1774, le volcan Yasur n’a cessé de se faire entendre à raison de plusieurs fois par heure. Ca fait donc près de 250 ans que le Mont Yasur fait savoir qu’il est là, crachant chaque jour de la lave en ébullition au coeur de son cratère.
C’est donc avec un grondement constant en fond sonore que j’avance au milieu de cette plaine, contemplant les alentours comme si je me trouvais sur une autre planète. J’ai beau avancer, l’endroit est tellement immense que j’ai l’impression de faire du sur place. Je me dirige vers le canyon qu’on a traversé la veille en voiture avant d’arriver au village. Il faut que je m’y prenne à plusieurs reprises avant de trouver un endroit accessible pour y descendre car les pentes sont relativement abruptes.
Une fois au coeur du canyon, tout est plat et il est facile de s’y déplacer. Je suis donc les méandres du cours de la rivière qui longe la base du volcan. A cette période de l’année (en Août) la rivière est asséchée, ce qui enlève surement un peu de charme à l’endroit, qui reste tout de même sublime. Qui n’a pas un jour rêvé vagabonder dans le lit d’une rivière au pied d’un volcan en éruption? A vrai dire je n’y avais pas songé avant de venir ici mais quand même, l’expérience reste unique.
Par sûreté je ne m’aventure pas au milieu du canyon car le sol y semble relativement mou. La simple pensée de me retrouver embourbé jusqu’aux genoux à quelques mètres d’un des volcans les plus actifs au monde est suffisante pour m’en dissuader. Chaque paroi du canyon est différente: certaines très sèches s’effritent au vent tandis que d’autres plus humides abritent quelques mousses et plantes grimpantes au coeur de petites crevasses: un régal pour les yeux.
On pourrait croire que ces paysages désertiques sont ennuyants mais au contraire, j’aurai pu rester des heures à marcher dans le lit de la rivière. Chaque tournant, cratère, plante est différent et participe à cette atmosphère si particulière et charmante. Après plus d’une heure passé au creux du canyon je suis remonté au niveau de la Ash Plain. Je n’ai pas voulu aller plus loin car je devais rentrer au village mais je pense qu’il est possible de suivre le cours de la rivière jusqu’à ce que la végétation s’intensifie un peu plus loin et peut-être même de continuer après.
Dans tous les cas, la Ash Plain n’est pas à négliger et mérite bien plus qu’un simple arrêt sur le chemin du Mont Yasur. Vagabonder au milieu de cette plaine des cendres et en explorer ses moindres recoins, tout cela au son du volcan Yasur grondant à quelques dizaines de mètres vaut vraiment le coup. Prenez le temps de vous perdre au coeur du canyon, vous verrez, vous ne le regretterez pas.
Cet article fait partie d’une série d’articles que j’écris sur l’île de Tanna au Vanuatu, vous pouvez les découvrir ici :
ça doit vraiment être impressionant de parcourir cette plaine de cendre sans presque aucune végétation sous grondement constant qui doit donner une atmosphère mystérieuse à cet endroit…
Bravo Mika et merci de nous faire partager vos belles aventures. C’est très bien documenté avec de belles photos et une carte précise. C’est non seulement bien écrit mais
vos aventures se lisent comme un roman. Cela donne vraiment envie de partir très loin avec des étoiles pleins les yeux pour découvrir toutes ces merveilles
Je ne sais que dire, merci beaucoup de votre message Brigitte et Bertrand! Ca fait plaisir de recevoir ce genre de retour et j’espère que vous pourrez voyager à travers le monde via ce blog.
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ça doit vraiment être impressionant de parcourir cette plaine de cendre sans presque aucune végétation sous grondement constant qui doit donner une atmosphère mystérieuse à cet endroit…
On se croirait sur une toute autre planète, dans cette plaine désolé et canyon plein de cendres. L’atmosphère est en effet totalement envoûtante.
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